À L'OMBRE D'UN DOUTE
Organisation d'un événement équestre dans le cadre des "Événements Spectaculaires" de l'ENSAD - Paris
- mai 2017 au CENTQUATRE - Paris
- avec Jessica Akremann, Yann Cotte et Jean Dominikowski
Apparitions fugitives et brèves de deux chevaux montés ou en quasi liberté dans les nefs du CENTQUATRE. La présence des chevaux sera suggérée, et énigmatique.
En jouant avec le simple "être là" des chevaux, il s'agit d'images plus que d'un spectacle, des images appuyées par des jeux sonores subtils accentuant le doute relatif à la présence des chevaux dans l'espace.
Intervenir avec des chevaux au CENTQUATRE est une manière d’entrer en résonnance avec l’histoire du lieu, qui habritait autrefois des centaines de chevaux utilisés pour l’activité des pompes funèbres, et en même temps de questionner le rapport que nos sociétés rationnalisées entretiennent à l’animalité, à l’instinct.
Les liens qui unissent les hommes et les chevaux ont évolué tout au long de l’histoire de l’humanité, mais leur nature paradoxale reste constante : entre facination et peur, entre domination et indépendance, entre maîtrise et liberté, entre puissance et impunité...
La présence même de chevaux dans un espace urbain et ouvert au public provoquera une dissonance, dans la mesure où le cheval a depuis un siècle été évacué de notre quotidien, mais le cheval incarne toujours une idée fantasmatique de la liberté alors qu’on attend de lui soumission et sacrifice.
Sa simple présence animale a permit de proposer une autre manière d’appréhender l’espace du 104, par la puissance de son «être là», en s’inscrivant dans les objectifs du lieu : repenser la place de l’artiste dans la société, les modes de production et les conditions d’accès à l’art.
Concrêtement, les actions des chevaux et cavaliers dans le CENTQUATRE ont été des apparitions fugitives et brêves dans les deux nefs, sur la coursive extérieure, visible depuis les baies vitrées latérales, mais aussi sur le balcon au premier étage ; des passages à allures et intensité différentes. Les passages ont été orientés et inventés en fonction des actions et réactions qu'ils ont suscités avec les passants, les danseurs, les usagers du CENTQUATRE.
